Loi Le Meur : la nouvelle arme contre les locations saisonnières illégales

SDI Expertise
Location
1 septembre 2025
Loi Le Meur : la nouvelle arme contre les locations saisonnières illégales

Un week-end à Paris, impossible de mettre la main sur un logement, les prix flambent sans limite, et ce pincement au cœur vous assaille devant une agence immobilière qui affiche des loyers inaccessibles. Voilà le fameux effet Airbnb qui bouleverse l’accès au logement dans nos villes. Vous vous sentez parfois démuni face à la prolifération des locations touristiques non déclarées qui rongent le parc résidentiel ? La nouvelle réglementation, adoptée en novembre 2024, change la donne. Elle rebat les cartes, renforce les contrôles, et place propriétaires et plateformes devant leurs responsabilités. Envisagez-vous de louer légalement, de protéger votre patrimoine ou de rester compétitif sur ce marché sous tension ? La législation, dite "Loi Le Meur", vous touche de plein fouet. Restez vigilant, car toute nouvelle disposition influence vos droits, vos revenus et la vie du quartier où vous investissez.

La loi Le Meur et ses objectifs dans la lutte contre les locations saisonnières illégales

Les logements inoccupés à Paris © Apur

Le nouveau cadre légal, publié sous la référence n° 2024-1039, s’attaque à une urgence sociale et urbaine. Plus de 290 000 logements sont innoccupés à Paris en 2024 selon l’APUR, soit 19 % du parc locatif (9 % de logements vacants et 10 % de résidences secondaires).

Ce chiffre vous interpelle-t-il ? Le texte entend d’abord renforcer le contrôle des locations touristiques. Les communes disposent désormais d’un pouvoir inédit pour réguler ce marché qui semblait jusque-là échapper à toute maîtrise locale. Les objectifs de ce dispositif ? Trois axes principaux : d’abord, renforcer le contrôle des locations touristiques par les collectivités, ensuite, limiter la multiplication des offres illégales sur les plateformes, enfin, donner aux mairies un levier pour préserver l’habitat permanent.

Infographie stratégie de régulation des locations touristiques en 3 axes : préservation de l'habitat permanent, renforcement du contrôle local, limitation des offres

Les fondements législatifs de la loi Le Meur

Ce texte de loi bouscule durablement le secteur de la location touristique en imposant aux propriétaires une vigilance accrue et en exigeant des plateformes un tri actif des annonces. Les municipalités délivrent (ou refusent) l’autorisation de louer un bien en saisonnier et exigent l’inscription préalable sur un registre local. Ce changement marque la fin de l’impunité pour les locations de courte durée non déclarées. Vous pensiez que louer votre appartement pour quelques nuits échappait aux règles ? Les temps changent rapidement.

Regardez ce comparatif sur l’évolution des contrôles dans les grandes villes françaises :

Ville Avant Loi Le Meur, nombre de contrôles annuels (2023) Après Loi Le Meur, prévision de contrôles (2025) Part de logements Airbnb sur le parc locatif (%)
Paris 900 2 500 7,5
Nantes 130 400 2,4
Biarritz 80 250 12,1
Lyon 210 700 3,8

Le bond spectaculaire des contrôles traduit l’ambition de ce nouveau texte. Les plateformes se retrouvent désormais placées sous la surveillance active des pouvoirs publics et doivent collaborer avec les autorités locales pour enrayer la sortie massive des logements du marché résidentiel.

Les mesures phares de la loi Le Meur pour encadrer la location touristique

Les changements apportés par la nouvelle législation transforment le rôle des collectivités.

Les pouvoirs accrus pour les mairies face aux locations saisonnières

Les mairies deviennent le pilier du contrôle de la location touristique. Tout propriétaire doit désormais inscrire son bien sur un registre local sous peine de lourdes sanctions. À Bordeaux, la création de ce registre a permis d’identifier 1 200 logements non déclarés en moins de six mois, générant des amendes records. Les élus peuvent refuser ou retirer une autorisation si la concentration de locations saisonnières menace l’équilibre social d’un quartier. Les sanctions administratives atteignent 20 000 € pour les infractions les plus graves. Si vous gérez une copropriété, l’assemblée générale dispose maintenant du droit d’interdire la location touristique par un simple vote à la majorité. Une mesure qui divise, mais que beaucoup jugent nécessaire pour lutter contre l’insécurité ou la multiplication des nuisances.

« J’ai reçu un courrier de la mairie m’informant que mon appartement devait être inscrit au registre communal. D’abord la colère, puis l’inquiétude, mais j’ai compris que cette loi protégeait aussi la valeur de mon bien à long terme. Depuis, je veille à respecter chaque étape. »

Les sanctions et conséquences en cas de non-conformité à la loi Le Meur

Les contrevenants risquent jusqu’à 20 000 € d’amende pour une location non déclarée. L’arsenal s’est élargi : suspension ou interdiction pure et simple de l’activité en cas de récidive, poursuites pénales pour les fraudeurs persistants.  La pression ne s’arrête pas là, les plateformes doivent retirer toute annonce jugée non conforme en moins de 48 heures. Les agences immobilières ont l’obligation de vérifier la légalité des biens proposés à la location de courte durée.

Les répercussions ne se limitent pas à l’amende : les propriétaires s’exposent à une publication de leur infraction sur le site de la mairie, entachant leur réputation. Les locataires, eux, peuvent se retrouver sans préavis à la rue. Qui voudrait prendre ce risque ? Mieux vaut anticiper que subir.

Les bonnes pratiques pour une location touristique conforme à la loi Le Meur

Vous souhaitez vous lancer dans la location touristique ou sécuriser votre activité actuelle ? La réglementation impose un parcours strict.

Les étapes essentielles pour mettre en location un bien en toute légalité

Commencez par vérifier le zonage de votre commune, certaines villes interdisent la location de courte durée dans des quartiers saturés. Ensuite, déposez votre déclaration à la mairie, accompagnée des justificatifs exigés : preuve de résidence principale, avis d’imposition, attestation énergétique. Un dossier incomplet bloque systématiquement l’autorisation.

  • Consultez régulièrement les évolutions réglementaires locales ;
  • Conservez chaque document justificatif pendant cinq ans minimum ;
  • Ne négligez jamais la conformité énergétique : les passoires thermiques sont désormais exclues.

Perdu dans ces démarches ? Les services municipaux disposent d’équipes dédiées pour guider les propriétaires. Les sites officiels, comme Service-Public.fr, mettent à jour les procédures en temps réel. Les associations de propriétaires, toujours en veille, partagent retours d’expérience et alertes sur les pièges à éviter. Rester informé devient la meilleure défense.

Ce nouveau texte, avec ses exigences strictes et ses sanctions dissuasives, redessine l’avenir de la location touristique en France. Vous souhaitez préserver la rentabilité de votre bien tout en restant dans les clous ? La vigilance, la transparence et la réactivité sont vos meilleurs alliés. Mais face à un encadrement local durci, comment comptez-vous vous adapter ?

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